Assis tout près de Sasha, j'avais mon verre d'eau à la main. Depuis une certaine nuit, je m'étais promis de ne plus boire d'alcool. Ça me faisait horriblement mal de repenser à Alison et c'était encore cent fois pire de ne pas savoir la vérité. Elle avait été retrouvée morte. Morte. Et là, des phénomènes étranges se produisaient devant mes propres yeux. Je ne comprenais plus rien et ça me rendait un peu anxieux.

La blonde à mes côtés pris la parole, me mentionnant le fait qu'elle croyait que les cinq filles avaient un lien dans tout ça. Je me gratta la tête, l'air bien trop pensif. Soudain, Jenna vint vers ma cousine et moi. Elle nous salua et je fis de même. Toujours là au mauvais moment, cette Jenna. Une fois qu'elle fut un peu plus loin, je pris une grande respiration et m'apprêta à répondre à Sasha.

‹ Elles sont peut-être impliquées dans quelque chose. Ça se peut très bien. Mais... Je ne sais pas. De là à les accuser, je suis pas certain... Puis, non, je n'ai jamais reçu de message venant de ce « A »... Toi ? ›

Je n'aimais pas parler d'Alison, de sa disparition, de sa mort et de tout ce qui la touche (ou la touchait) de près ou de loin. Nous n'étions pas en très bon terme, c'est évident, mais j'ai de la difficulté à croire que j'aurai pu la tuer de mes propres mains. Je ravala ma salive à cette pensée plus qu'atroce. Cette année-là, je n'étais pas moi. Je n'étais plus moi. Je croulais sous la drogue, l'alcool et l'immaturité. Toutefois, ce n'était pas une raison pour toutes les mauvaises choses que j'avais commises précédemment. Je pris une gorgée de mon verre, regardant à nouveau Sasha dans les yeux. Je n'aimais pas particulièrement qu'on ait une conversation comme cela, mais je pense que je lui dois bien cela.

‹ C'est sûr qu'elles ne sont pas innocentes. Dans le sens où Ali était le maillon qui les tenait toutes ensembles. C'est certain qu'elles savent des trucs que toi et moi ignorons, mais je ne pourrais pas croire qu'elle soit impliquées. ›

Après un court moment, les mots de Sasha se répétaient dans ma tête. Elle avait reçu des textos de A ? Pourquoi pas moi ? Et pourquoi cela c'est-il produit lorsque celle-ci a pénétré dans ma demeure ? Je commençais à en avoir ras le bol de ce genre d'histoire. À croire que rien n'est terminé, même si on vient d'enterrer ma petite soeur dans un trou de six pieds de profond. Je n'avais qu'une seule envie et c'était de repartir. Prendre la fuite... Comme je savais si bien le faire.

‹ Et il disait quoi, ce texto ? › demandais-je, visiblement agacé par tout cela. Peut-être que ce ne sont pas de mes affaires, mais quand il s'agit de ma cousine, je préfère prendre la défensive... On ne sait jamais...